dimanche 22 avril 2012

De la West Coast à Wanaka

Une fois de plus, il s'en est passé des choses en 10 jours ! Lors du dernier article, nous étions donc à Greymouth, la plus grande ville de la côte Ouest avec ses 10 000 habitants. Mais il n'y a pas grand chose à y faire pour autant, surtout qu'il a pas mal plu…Pour vous dire, il tombe plus de 8m50 de pluie par an sur la côte ! C'est là qu'on se demande comment les habitants font pour garder le moral (ils doivent sûrement boire plus que la moyenne)…On a quand même profité d'un jour d'éclaircies pour se rendre à un phénomène naturel tout à fait étonnant : les Pancakes Rocks. Il s'agit de rochers au bord de la mer dont les formes, obtenues à cause de la pluie et des vagues qui viennent s'y engouffrer, rappellent celles d'une multitude de pancakes empilés (la personne qui a nommé cet endroit devait sûrement être boulimique). Mais en les regardant bien, on voit quand même une ressemblance, je dois avouer.Lorsque la marée est haute, les vagues viennent s'exploser entre ces rochers, faisant ainsi jaillir l'écume à plusieurs mètres de haut. Mais ça arrive à peu près toutes les 20 minutes, il y avait donc une foule de touristes avec le doigt sur le déclencheur de leur appareil, en train de vider leur batterie pour avoir la photo parfaite (on faisait bien évidemment partie de ces touristes). Les vagues étaient un peu timides, mais ça donne ça :




On a ensuite fait une courte balade au bord de la plage du hameau voisin, Punakaiki. Les plages de la côte ouest de l'île du Sud semblent encore plus sauvages que celles que l'on a pu voir dans le Nord, c'est aussi de toute beauté.

De retour à Greymouth, on rencontre un couple de Haut-Savoyards dont le van, décoré d'un sticker de la Yaute, était garé à côté de Jason. Décidément…Mais on a encore rencontré personne d'Annecy même ! Je pense que d'ici la fin du voyage, on en aura l'occasion…

Une fois le beau temps revenu pour de bon, on a repris la route pour se diriger plus au sud, vers les célèbres glaciers Néo-Zélandais. Car la NZ est le seul pays avec l'Argentine où l'on trouve des glaciers (deux pour être précise) qui descendent à moins de 300 mètres d'altitude. Quand on vous dit qu'il y a TOUT ici ! Comme d'habitude, prendre la route est toujours un plaisir (surtout pour moi qui ne conduit pas), les paysages sont tous plus fous les uns que les autres…Pour arriver à la région des glaciers, on traverse d'abord une forêt de type subtropical (logique), puis place aux montagnes, avec de nombreuses rivières dont l'eau est glaciale, mais les couleurs magnifiques :


Une fois arrivés au premier glacier, Franz Josef Glacier (prononcez "glèssieur"), on se rend compte que 80% de la population est Asiatique (des touristes, pas des locaux). L'activité touristique principale est bien sûr d'aller marcher sur l'un des glaciers, pour un montant d'environ 110 euros les 3 heures sur la glace…On décide de s'en passer, et notre choix est confirmé lorsque l'on se rend au point info de Franz Josef : il y a eu un éboulement le jour même, une partie du glacier n'est donc plus praticable… On fait une courte balade jusqu'à un point de vue d'ensemble du glacier, mais on en est assez loin, et il n'est pas très étendu (d'ici plusieurs dizaines d'années, il n'y aura plus rien).


On continue ensuite jusqu'au village au pied du second glacier, Fox, toujours largement peuplé de touristes Asiatiques. En plus du glacier, plus étendu que celui de Franz Josef, il y a également à 6km du village le très célèbre lac Matheson, dont l'eau, couleur "thé trop infusé", reflète parfaitement les montagnes au loin : Mont Aspiring (3 033 m) et la montagne la plus haute de NZ, Mont Cook (3 754 m). Les photos du lac sont partout en carte postale, poster etc; tous les guides en parlent en disant qu'on ne peut pas repartir sans l'avoir dans notre album…Seul hic : le ciel s'est tout couvert, les nuages restent bloqués dans les montagnes : on s'y rend quand même en fin d'après-midi, mais ça ne rend rien, d'autant qu'il vaut mieux y être à l'aube pour avoir une eau sans rides…On fait quand même le tour du lac (1h de marche, au milieu de la forêt native), et on retourne au village en attendant le lendemain matin. Le camping sauvage y est interdit, mais on fait les rebelles en restant garés devant un backpackers, genre "il n'y a personne dans ce van, on loge à l'auberge, voyons". Levés le lendemain sur le coup de 6h30 (on la veut notre photo), on retourne au lac Matheson, mais ô rage, ô désespoir, c'est toujours aussi couvert… Les nuages ne sont pas décidés à se lever, on retourne donc au village, et on attend toute la journée sous la pluie (enfin, dans le van). Il y a 300 habitants à Fox, vous imaginez donc qu'il n'y a rien à faire, on tue quand même le temps dans un café, au chaud, décidés à rester un jour de plus s'il le faut pour avoir THE photo.
Le chemin autour du lac
Le lendemain, de nouveau levés à 6h30, retour au lac :  toujours quelques nuages sur le Mont Cook. Le reste étant dégagé, on fait quelques photos, d'autant qu'à 7h30, on est totalement seuls, les nuages ont une magnifique couleur rose-orangée, ça pourrait être pire. Puis les cars de touristes commencent à arriver (c'est un arrêt obligatoire pour tous), on décide donc de revenir plus tard, d'autant que quelques vaguelettes commencent à arriver sur la surface de l'eau. Deux heures après, on y retourne : c'est PARFAIT ! Les nuages sont enfin partis, l'eau est totalement lisse, les Asiatiques sont surexcités et prennent 30 poses par minute, les bras en avion, la position du lotus... Tadaaaaam :




On refait le tour du lac à pied, histoire de dire, et on se dirige vers le Fox Glacier pour faire une balade, cette fois jusqu'au pied du glacier. La "vallée" dans laquelle se trouve le glacier est entièrement composée de cailloux et autres rochers et traversée par une rivière couleur gris-opaque. La marche de 1 heure n'est donc pas des plus intéressantes. Une fois arrivés au pied de la chose, (enfin à environ 100 mètres, on n'a pas le droit de s'en approcher plus si on n'a pas de guide), on ne peut pas dire que ce soit vraiment beau : la glace est toute sale, grise, il y a juste quelques endroits aux couleurs turquoises, au niveau de grandes crevasses. En fait, le top du top doit être d'aller au sommet, là où c'est enneigé, en hélicoptère, et de se balader en haut du glacier. Le jour où je gagne au Loto je reviens faire ça (si les glaciers sont encore là). En repartant, je ne pouvais pas ne pas prendre de photo de ce petit étang aux couleurs pour le moins étranges…




Le beau temps ne durant vraiment jamais plus d'une journée sur la côte Ouest (visiblement), on met ensuite le cap sur la région de l'Otago via le Haast Pass. L'Otago se situe plus dans le centre de l'île (mais toujours plus au Sud); c'est la région où se trouvent (entre autres) les villes de Wanaka, Queenstown et Arrowtown, là où on va passer l'hiver. En quittant la West Coast, on passe de plus de 8 mètres de pluie par an à seulement 63 cm, ce qui n'est pas déplaisant ! Mais avant ça, on longe encore pour plusieurs kilomètres la côte, en prenant soin de laisser une trace de notre passage sur l'une des nombreuses piles de galets, sur une plage.


Autre curiosité en chemin, et pas des moindres : les Blue Pools, des piscines naturelles aux eaux turquoises et totalement transparentes, à tel point que les poissons semblent être en lévitation. On peut les observer depuis un pont suspendu, mais qui dit "rivière" dit "sandflies par milliers", et ça, ça casse tout. Ici encore, je ne repart pas sans ajouter mon galet sur l'une des CENTAINES de piles. Cet endroit est visiblement très fréquenté.



Arrivés dans l'Otago, on tombe amoureux dès les premiers kilomètres. Cette région est envoûtante, magnifique, époustouflante ! Ce n'est pas pour rien que toutes les plus belles photos dans les livres touristiques sont prises ici ! Les reliefs sont splendides, il y a des montagnes à 360° autour de nous, les couleurs de l'automne sont accentuées par la lumière de la fin de journée… Il y a deux lacs à côté l'un de l'autre, Lake Wanaka et Lake Hawea. Le premier est très étendu, on fait une pause sur une petite plage pour une séance photo. Regardez comme Jason est beau au milieu de ce paysage :



Puis, de l'autre côté d'une colline, nous voici face au lac Hawea, également entouré de montagnes…On est obligés de s'arrêter tous les 200 mètres, afin de prendre autant de photos que possible avant la tombée de la nuit ! La lumière sur les montagnes ne rend pas grand chose en photo, mais je peux vous dire que c'était grandiose en vrai !



Il fait déjà nuit noire quand on arrive à Wanaka (7 000 habitants), mais on se rend quand même compte que la ville est vraiment stylée, différente des autres : les bâtiments ne sont pas ceux que l'on a l'habitude de voir, l'architecture mélange le bois et la pierre, ça donne une ambiance station mais version décontractée, pas du tout "je me la pète". En faisant le plein de vivres, on tombe sur deux Québécoises que l'on avait rencontré pour la première fois à Picton, et que l'on a pas arrêté de recroiser partout depuis. On décide de se revoir le lendemain, puis on va passer la nuit dans Jason devant un backpackers (le camping sauvage est interdit dans toute la ville, mais étant donné l'heure tardive, on se dit que ça ira bien). Le lendemain matin, on se fait un petit-déjeuner face au lac, et on est vraiment pas à plaindre ! L'eau est calme, il y a des arbres dorés, orangés, rouges flamboyants… 


On rejoint ensuite les Québécoises pour faire une marche d'1h30 au Mont Iron, une grosse colline à l'entrée de la ville offrant une vue d'un côté sur la ville, les montagnes et le lac Wanaka, et de l'autre le lac Hawea. 




Le soir, on se rend tous ensemble à l'incontournable cinéma de Wanaka. Que je vous explique : il s'agit d'une salle de moins de 100 places, où l'on peut choisir entre des canapés moelleux, des fauteuils dépareillés, des sièges d'avion ou même prendre place dans une vieille voiture décapotable ! Mais ça ne s'arrête pas là : le cinéma faisant aussi café-resto, on peut commander avant le début du film un plat pour l'entracte, et aller s'asseoir avec un verre de vin ou une bière…Comme à la maison ! Il se trouve que le film était très bien, mais à la limite, c'est presque un détail…


Le lendemain, 7h, on se réveille légèrement frigorifiés, et pour cause : le thermomètre indique 2° dehors, et 4° dans le van…Aïe ! On retrouve les Québécoises pour une autre marche, plus longue cette fois, afin d'aller voir le Rob Roy Glacier; celui là ne descend pas à 300m, mais on peut le voir depuis la montagne d'en face. On rallonge la marche d'une petite heure pour aller voir le Mont Aspiring, beaucoup plus impressionnant. Sur la route du retour, on aperçoit au bord d'une rivière 3 camions-roulottes stylés :




Mont Aspiring

Plus loin, nouvel arrêt au bord du lac, dont le bleu profond se marie à merveille avec le vert de l'herbe et le jaune des arbres :



Après deux nuits passées illégalement à Wanaka, on décide de ne pas pousser notre chance et d'aller dormir dans la banlieue de la ville, à Albert Town.Jeudi matin, levés de nouveau à 7h : 2° dans le van, -0,5° dehors ! Doux Jésus ! Enfiler les vêtements gelés devient une torture, nos doigts bougent à peine une fois dehors, mais il y a un avantage : plus besoin de glacière ! On met les trucs à l'avant du van, et le matin, on apprécie un jus d'orange bien frais ! On est partis (toujours avec les Québécoises) pour plus de 6h de marche cette fois-ci, avec 1100 mètres de dénivelé !  Rien ne nous arrête ! Plus on monte, plus les nuages nous suivent, et on se retrouve très vite dans le jour blanc…Mais une fois arrivés au sommet (après 3h30 de marche de plus en plus raide !), tout est dégagé, et la vue est incroyable. On voit le lac Wanaka presque dans sa totalité, la ville au loin, et de l'autre côté, tout n'est que montagnes aux reliefs étonnants. Le lac est parfaitement calme, il y a aucun bateau, c'est vraiment la nature à l'état pur… 


Au sommet
Le chemin en zig zag vu du sommet




C'est nous ! Mont Roy

Après avoir avalé nos sandwiches, on est rejoints au sommet par une douzaine de jeunes : il n'y a plus assez de place pour tout le monde, on décide donc de redescendre, sous le regard blasé des autochtones (tout en slalomant une fois de plus entre leurs nombreuses déjections) …


C'est là qu'on se dit qu'ils vont peut-être finir sur une broche Chez Ali, mais en attendant, ils auront pas eu une vie dégueu…

Le soir, on fête notre exploit (et nos au revoir avec les Québécoises) autour d'une bonne pizza dans un resto cosy. Je peux vous dire qu'on a pas eu de mal à s'endormir après ça !

Au programme des deux jours suivants : REPOS ! On profite du soleil, car malgré les températures alarmantes le matin, il fait très bon la journée…Serait-ce l'été que l'on n'a pas eu ? 
Puis samedi, on se rend à l'aéroport de Wanaka pour se renseigner sur le Skydive (saut en chute libre). 5 minutes après, on ressort avec un rendez-vous pour un saut à 12 000 pieds (3 700 mètres) le lendemain matin à 10h. Mamaaaaan !

Ce matin donc, après une nuit quelque peu agitée, nous voici de nouveau à l'aéroport. Après avoir rempli un formulaire qui dit en gros que tu pourrais mourir ou être gravement blessé mais que tu t'engages à ne pas porter plainte contre Skydive Lake Wanaka quoiqu'il advienne, et après avoir allégé notre compte en banque de 450 euros, on enfile nos superbes combinaisons intégrales oranges fluo. On a décidé qu'un caméraman allait sauter avec moi, afin d'avoir une vidéo et plein de photos (chacun son caméraman était un peu trop ruineux, et Son, ce grand fou, préfère faire un saut à l'élastique pour le même prix). On rencontre nos tandems respectifs, appelés "Beautiful stranger", car le slogan de la compagnie est "Strap yourself to a beautiful stranger" ("accrochez-vous à un bel inconnu"), le caméraman commence déjà à me filmer en me demandant comment je me sens, puis on monte dans un minuscule avion (on était 5 tandems en tout, plus les caméramen, donc c'était plutôt serré à l'intérieur !), puis on survole les environs pendant une vingtaine de minutes, avec le sourire jusqu'aux oreilles, et notre tandem dans le dos (vaut mieux). Arrivés à 12 000 pieds, ils ouvrent la porte, un premier tandem se jette, et là tu te dis "Ouh putain ! On est haut ! Elle est partie bien vite dans le vide ! " Je saute en deuxième : les 5 premières secondes, on a la tête en bas, on ressent bien la vitesse : 200 km/h, c'est pas rien ! Puis on se met en position couchée pour 45 secondes de chute libre où tu ne comprends rien à ce qui t'arrive, c'est juste énorme ! Dur dur de taper la pose pour le caméraman qui vole en face de nous ! Ensuite, le tandem ouvre le parachute, on se retrouve en position debout, à une allure beaucoup plus tranquille, et c'est là que pour ma part, j'ai profité pleinement du paysage (Son a réussi à en profiter pendant la chute libre). Mon tandem me fait un petit cours de géographie tout en desserrant mon harnais pour plus de confort : face à nous, lac Wanaka, lac Hawea, Mont Cook et Mont Aspiring; sous nos pieds, une rivière dont j'ai oublié le nom. J'aurai pu rester immobile dans les airs face à ce paysage toute la journée, mais malheureusement, le temps passe trop vite ! Après 5 minutes de parachute et quelques virages serrés pour descendre dans les temps, on est déjà au sol, avec le caméraman qui me filme toujours, pour avoir une réaction à chaud. Je suis suivie de quelques secondes par Son, qui s'attendait à avoir plus d'adrénaline, et qui avait déjà faim ! Je dois avouer que perso, les virages en parachute m'ont plus brassée qu'autre chose…
La vidéo étant sur support DVD, il faudra attendre notre retour pour la voir en bonne qualité ! De toute façon, c'est plus fun de la regarder si on est là ! Mais je peux déjà vous impressionner avec quelques unes des 200 photos :








La peau des joues légèrement déformée...


Au moment où j'écris ces lignes, on se remet de nos émotions ! Son se prépare déjà pour le bungy (saut à l'élastique). On a été rejoints hier soir par le couple de Haut-Savoyards rencontrés à Greymouth, on va donc sûrement faire la dernière marche proposée dans le guide avec eux dans les jours à venir (après ça, on arrête les randos, faut pas déconner). Après quoi on reprendra la route direction la côte Est ! Le 7 mai, un boulot dans un backpackers à Invercargill (la grande ville la plus au sud de l'île) nous attend, pour 3 semaines environ si tout va bien !

mercredi 11 avril 2012

On the road again !


Voilà une semaine que nous avons repris la route afin de visiter la merveilleuse île du Sud... Et je peux vous dire qu'on en a vu des paysages magnifiques ! On s'en est pris plein les yeux, et ça continue ! 

Mais tout d'abord, une petite photo de Picton et des Marlborough Sounds, car j'ai été mauvaise langue dans le dernier article en disant qu'on avait fait tout ce qu'il y avait à faire à Picton...On avait pas encore grimpé sur la colline au-dessus de la ville, et comme vous pouvez le voir, ça aurait été dommage de louper ça :


Donc, après un mois en tout passé à Tombstone Backpackers, il était temps de dire au revoir à nos merveilleux hôtes-patrons Lynne et Gordon, à nos "collègues" Allemandes beaucoup moins merveilleuses (overdose d'Allemands, no comment), et à notre petit confort pour retourner vivre dans Jason (mais qui est quand même confo hein, attention). Sauf que contrairement à notre première partie de road trip, on est plus en été, on a changé d'heure (10 heures de différence avec la France au passage), ce qui fait que la nuit tombe à 18h, donc on mange à 17h30, on dort à 21h (ça ne m'était pas arrivé depuis 10 ans), on se réveille à 7h et il fait parfois frisquet dans le van le matin. Même si jusqu'à hier, on a toujours eu beau temps. On peut dire que c'est un peu moins fun de vivre dans le van, mais étant donné qu'on se réveille tous les matins dans un endroit différent, avec vue sur l'océan si on veut, on ne va pas se plaindre.

Photo de départ
On a décidé de commencer la visite par la pointe nord-ouest, avec le superbe parc national Abel Tasman, la sublime Golden Bay et l'époustouflant Cape Farewell et son "bec" de sable (je n'exagère rien). Je suis sympa, je vous mets une petite carte pour que vous suiviez comme il faut (pour ceux qui ont la flemme d'aller sur la carte dans l'onglet "Notre Parcours". Je vous mâche le travail). Picton est en bas à droite, et on est allés jusqu'à après Puponga en haut à gauche.


Déjà, en quittant Picton, on a traversé les Marlbourough Sounds, la route était plutôt rock'n'roll à base de nombreux virages en épingle et de montées et descentes. Autant dire que mon petit déjeuner à failli faire le chemin inverse. Mais c'était bien beau, sauf qu'il faisait tout gris, donc pas de photos à l'appui. Ah oui, j'en profite pour dire tout de suite que depuis une semaine, TOUS les paysages sont magnifiques, mais que parfois en photo ça ne rend rien (surtout quand c'est des chaînes de montagne éloignées), ou alors on ne peut pas s'arrêter pour en prendre (sinon on irait pas bien vite, croyez moi). Tout ça pour dire que les photos dans cet article ne reflète qu'1/50ème de la beauté de ce qu'on a pu voir. Vous avez qu'à venir si vous voulez en voir plus.
Anyway. On a donc commencé par aller tout en haut, à côté de Puponga, dans un endroit appelé "Cape Farewell", afin de voir un coucher de soleil digne de ce nom. On a fait une petite marche jusqu'à un genre de phare, avec d'un côté vue sur l'océan, les falaises avec les moutons qui broutent au sommet, et le soleil qui se couche (of course); de l'autre côté, la pointe de 35km de sable appelée Farewell Spit (qui ressemble à un bec de kiwi (l'oiseau) selon les Kiwis (les habitants), et quand on regarde sur la carte on se dit qu'ils n'ont pas tord). C'était juste à couper le souffle, et je pense qu'en plein jour ça doit pas être dégueu non plus comme vue.

Côté Farewell Spit
Le bec de sable (et nous)
Côté coucher de soleil

Le lendemain, traversée de la Golden Bay et de ses paysages très montagneux et tout aussi sublimes, avec un arrêt petit-dej à Takaka, une bourgade de hippies (pour de vrai, peuplée de gens voulant fuir le rythme métro-boulot-dodo, autant vous dire que c'est haut en couleurs). C'est là aussi qu'on se rend compte qu'on est de nouveau entourés de Français et non plus d'Allemands, on en a d'ailleurs tiré une conclusion tout à fait juste je pense : les Allemands voyagent en stop et en bus et dorment tous les soirs dans les backpackers (riches et pas très funkys), tandis que les Français voyagent tous en van et squattent un peu partout tant qu'il n'y a pas de signe "No camping", et encore (sens de l'aventure, envie d'en voir un maximum).


Traversée de la Golden Bay donc, direction : Abel Tasman, un des 14 parcs nationaux du pays (et aussi le plus petit). Sa particularité : de nombreuses baies et plages de sable à la couleur dorée, avec une eau très claire. L'activité principale est le kayak, mais pour 1/2 journée (donc 3 coups de pagaie jusqu'à une seule plage), il faut débourser 70 euros par personne. Merci, mais non merci. On a pris l'option "flemmards", mais surtout l'option qui nous permettait de voir toute la côte Est du parc : 3 heures de bateau, moitié moins cher que le kayak, et deux fois moins fatiguant. Voici quelques photos qu'on a pu faire pendant nos arrêts :

Split Apple Rock


La mer étant plus qu'agitée et le conducteur du bateau étant plus que sûr de lui et voulant respecter les délais, on a fait des sauts de 5 mètres au-dessus des vagues, et à chaque fois que l'on retouchait l'eau j'avais l'impression que le bateau allait se désintégrer sous nos pieds. Mais c'était fun ! On a même vu des familles d'otaries et un blue penguin en train de faire la brasse tranquillement.

Une fois de retour sur la terre ferme, on a repris la route pour une visite express de Nelson, où se trouve la plus ancienne rue de Nouvelle-Zélande, dans laquelle les bâtiments ont été préservés et rénovés. Je n'ose pas imaginer le prix du loyer, mais c'est tout à fait charmant.



Ensuite, on a tracé en direction de la côte est, à Blenheim, qui se trouve à 30km au sud de Picton. Là encore, la route nous a offert des scènes grandioses, avec notamment un coucher de soleil n'éclairant que les reliefs au-dessus des champs de vignes…Si on avait eu le temps et si on avait trouvé l'endroit idéal (sûrement un hélicoptère), on aurait fait des photos de malade…Mais celle-là, c'est tout ce qu'on a pu avoir :


Pour le moment, on a vu beaucoup de collines et de montagnes avec pour seule végétation des hautes herbes jaunies au soleil et balayées par le vent, ça a l'air tout doux, on a envie d'aller se rouler dedans. Mais surtout, ça donne un côté très "désertique", tout à fait différent des collines verdoyantes de l'île du Nord. Par contre, il y a toujours autant de moutons (forcément, vu qu'ils sont dix fois plus nombreux que les habitants. Ce n'est pas une façon de parler, c'est un fait. 4,5 millions de Néo-Zélandais, plus de 40 millions de moutons).
On voulait juste rester une nuit à Blenheim et prendre la route le lendemain matin pour Kaikoura, plus au sud, mais Jason en a décidé autrement… Je vous imagine déjà en train de vous dire "Oh non, qu'est ce qu'il s'est passé cette fois-ci ?!" Je vous le dit tout de suite : plus de peur que de mal. Disons que depuis qu'on a changé l'alternateur , on a eu quelques soucis avec la batterie, chose qui ne devait justement plus arriver, n'est-ce pas. On est allés faire tester la batterie, j'étais prête à crier au scandale pour qu'on nous la change (on l'a achetée en même temps que le van), mais on nous a assuré qu'elle allait très bien. Sauf qu'une fois à Blenheim, Jason a montré de sérieux signes de fatigue, jusqu'à ce fameux matin où tout s'est arrêté, comme s'il n'y avait plus de batterie, alors que le voyant dessus était vert. Heureusement, je suis allée voir un garage où le manager était franchement cool, il est venu avec son jump starter pour qu'on puisse rouler jusqu'au garage, et ils ont réussi à s'en occuper dans les heures qui ont suivi. Résultat : quand on a fait changer l'alternateur, deux fils ont été mal reconnectés, ce qui fait que la batterie n'alimentait pas bien le reste. Ouf. Tout est bien qui finit bien.
On a quand même perdu la journée à Blenheim, et on était bien contents de pouvoir reprendre la route en fin d'après-midi pour Kaikoura. Kaikoura, c'est une petite ville (comme presque toutes les villes de l'île du Sud me direz-vous) sur une péninsule, très touristique car d'une part son emplacement est pour le moins étonnant, c'est en effet le seul endroit en NZ où les montagnes (allant quand même jusqu'à plus de 2 600 mètres à cet endroit) sont à seulement quelques kilomètres de l'océan, qui en plus y est très profond (plus de 1 500 mètres). D'autre part, c'est là-bas qu'il faut aller si on veut voir de la faune maritime en veux tu en voilà, des dauphins, des otaries mais surtout des cachalots. Bien sûr, c'est un luxe (90 euros par personne pour 2h30 sur l'eau, sachant que les cachalots ne sont visibles que toutes les 45 minutes…Faites le calcul). Mais pour aller voir la colonie d'otaries, c'est gratuit ! En plus, elles ne sont vraiment pas farouches, on peut les approcher à un mètre, elles n'en perdent pas leur cool-attitude pour autant :


Je vous avait déjà dit que la vie d'otarie c'était plutôt relax…Si ce n'était pas aussi gros et intimidant, je serai allée lui mettre une bouteille de bière sous la patte-nageoire, avec un ghetto-blaster à côté, pour la photo du siècle.




A droite
A gauche
En bas
Après avoir passé deux nuits à Kaikoura, dont une sur une colline avec un superbe point de vue sur les deux côtés de la péninsule comme vous pouvez le voir, on a repris la route pour Akaroa, en dessous de Christchurch. Là encore, une route qui donne envie de regarder partout sauf la route (c'est dangereux, tant de beauté). On a été obligés de s'arrêter plusieurs fois en chemin.



Un peu d'histoire s'avère nécessaire pour vous parler d'Akaroa, le seul village aux accents francophiles du pays. En gros, comme vous le savez peut-être déjà, les Français ont eux aussi voulu coloniser la NZ aux alentours de 1830, ce qui aurait facilité les choses pour Son s'ils avaient réussi (mais ça aurait réduit ses chances de devenir amazing). Sauf que les Rosbeefs ont été plus rapides, et lorsque l'un des bateaux Français est arrivé dans la baie d'Akaroa pour s'emparer des terres, les Anglais y étaient déjà depuis une semaine. Mais il en faut plus pour décourager les Français : ils ont quand même décidé de s'y installer, et seront d'ailleurs naturalisés Anglais quelques années plus tard. Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, il reste des traces de "notre" (je mets des guillemets parce que ni Son ni moi ne sommes vraiment un bon exemple d'individu Franco-Français) présence ici; Akaroa en fait même sa fierté. Des drapeaux tricolores flottent à chaque coin de rue, des rues qui ont d'ailleurs des noms français pour certaines, tout comme quelques magasins, hôtels, et surtout la boucherie  :
Lucile, celle-ci est pour toi (et pour Benoît)


La voiture parfaite
Avec un petit air de déjà-vu, on est arrivés dans le village le jour de l'escale d'un énorme bateau de croisière (le même qu'on avait vu dans la Bay of Islands, dans l'île du Nord, mais avec des passagers différents). Donc, bain de foule, surtout qu'il y avait aussi un marché aux puces, et des enchères pour le moins étonnantes, où 3 vieux debouts à l'arrière d'un pick-up vendaient tout et n'importe quoi dans le parc du village, avec la foule qui suivait la voiture. Par "tout et n'importe quoi", comprendre : des vieux matelas, des placards, des ensemble de survêtement des années 80 et même des vieux skis Rossignol tout pourris dont personne n'a voulu, même pour 5 euros les 2 paires.
En tout cas, Akaroa, bien nichée dans sa baie, c'est vraiment un petit coin de paradis, et je ne dit pas ça parce que c'est en partie français.

Le lendemain, on est remontés vers Christchurch, mais on a d'abord voulu faire un arrêt à Lyttelton (à 10km), un petit port dont je n'avais lu que du bien dans le guide et sur divers sites internet. Arrivés sur place, la première chose que l'on remarque, c'est qu'il n'y a personne dans les rues, puis on se rend compte que certaines rues sont fermées. Ensuite, on réalise que plein de bâtiments et de maisons sont à moitié écroulés. Je vais au point info, pour voir ce qu'il y a à faire par une belle journée ensoleillée, et la femme me répond d'un air désolé que depuis le tremblement de terre de février 2011 et la forte réplique de décembre dernier, tout ce qu'il y avait d'intéressant à été détruit. On a su après que l'épicentre du tremblement de terre de 2011 se situait à Lyttelton, qui pour nous a marqué le début de la désolation…
On ne s'est donc pas attardés, et on a tracé vers Christchurch, que Son appelle désormais "la ville du chaos". Cette fois, je ne me suis pas donné la peine de lire les 15 pages faisant l'éloge de Christchurch dans notre guide, car je savais que les 3/4 n'allaient plus être d'actualité. On y est allés essentiellement pour rendre visite à Alex, notre pote Haut-Savoyard rencontré dans l'île du Nord, qui vit maintenant là-bas (quelle idée). Dès l'entrée dans la ville, c'est déjà le gros bordel : plein de rues sont fermées, il faut prendre des déviations, on passe à côté d'églises à moitié détruites, avec le clocher à part, ou des immeubles aux façades écroulés, ou juste des terrains vagues où tout a déjà été rasé. En allant visiter ce qu'il reste du centre de la ville, on a l'impression d'être dans un de ces films du genre I am legend, c'est-à-dire où on est seuls dans une ville abandonnée. Le fait que l'on était le week-end de Pâques et qu'il n'y avait VRAIMENT personne y était aussi pour quelque chose… C'est étrange, on dirait que certains commerces ont été désertés d'une seconde à l'autre, ce qui a sûrement été le cas, mais ce que je veux dire c'est qu'il reste encore les menus du jour sur les ardoises dans les cafés, certains magasins ne sont pas totalement vides…Et les quelques personnes que l'on croise dans la rue parlent toutes de la même chose, on les entend dire "Imagine si quelqu'un arrive ici et ne sait pas qu'i y a eu un tremblement de terre, qu'est-ce qu'il se dirait ? " Ça fait plus d'un an, mais on a l'impression que c'était hier tellement c'est encore sur toutes les bouches (même si je pense bien que ceux qui en parlent sont les touristes qui viennent d'arriver dans la ville). Au centre-ville, où se trouvait la plupart des choses à visiter, comme la cathédrale, se trouve maintenant un quartier, Re-Start, preuve de l'inventivité des Kiwis. Une trentaine de magasins sont installés dans des containers aux couleurs funkys et bien aménagés. C'est aussi là que se trouve la population.





La cité des Art, encore fermée


On est juste restés deux nuits à Christchurch, parce qu'il faut avouer que c'est plutôt blasant quand on est juste de passage…Mais j'imagine bien qu'avant, ça devait être une ville vraiment belle et agréable à vivre…

Hier matin, on a traversé l'île dans sa largeur pour rejoindre la pluvieuse côte ouest, car oui, elle est connue pour ses nombreux jours de pluie, et pour nous ça n'a pas loupé ! Au risque de me répéter, on a vu des paysages incroyables en chemin, avec beaucoup de montagnes rocheuses (des stations en hiver), et au milieu de nulle part, Castle Hill, un site géologique protégé ressemblant de loin à des ruines de château. Il s'agit en fait de roches calcaires érodées aux formes surprenantes :





Pause déjeuner
Sur la route
Sur la route
Here comes the rain
Dans le registre "curiosités de la NZ", on s'est ensuite arrêtés à Springfield, oui, comme dans les Simpsons. Les producteurs de la série ont d'ailleurs fait don à la ville d'un donut géant, comme celui de la série, sauf que des co***rds qui n'étaient visiblement pas fiers de vivre dans une ville associée aux Simpsons y ont foutu le feu il y a 2 ans. Un autre donut, en béton cette fois, est en cours de construction, et en attendant il y a juste un pneu, peint aux couleurs du donut original, mais on était trop déçus ! En dessous se trouve cet écriteau, qui montre que malgré tout, les habitants n'ont pas perdu leur sens de l'humour :


Cliquez dessus pour agrandir !
Puis plus la pluie s'aggravait, plus la route devenait pentue et pleine de virages, donc les deux facteurs combinés, c'était pas rassurant. On a même vu une voiture sur le toit, et un semi-remorque en panne en pleine montée.
Mais le beau temps va revenir, et on va en profiter pour aller voir une partie des nombreuses merveilles que la West Coast propose…J'essaierai de ne pas trop traîner pour vous raconter tout ça !

Photo-bonus, quelque chose que l'on trouve très souvent au bord des routes en NZ...Des producteurs mettent leurs fruits en vente au bord de la route, mais il n'y a personne pour vous les vendre ! On trouve à la place une "honesty box" (ici en bas à gauche) dans laquelle on met les sous, on prend ses fruits et on se barre...Ils ont confiance ces Kiwis !