vendredi 27 janvier 2012

Wwoofing part I

Etant donné que nous en sommes à la moitié de notre wwoofing (à peu près...on repart mercredi), je vais faire deux articles pour vous raconter nos aventures (et mésaventures), pas très illustrées pour le moment, mais on va essayer d'en fournir plus pour le deuxième article, en montrant une partie des 22 hectares de terrain de la maison de nos hôtes...!

Vendredi dernier, nous étions un peu en avance pour le RDV chez nos hôtes, donc on décide de visiter les environs, dans la vallée de Mangaroa, juste à côté d'Upper Hutt (à environ 30 minutes de Wellington). On s'arrête dans une rue, pour re-checker la carte, et au moment de repartir, on n'a tout simplement pas pu. Comme si la batterie était à plat, ce qui paraissait improbable, étant donné qu'on l'a changée il y a 2 mois...On a juste laissé la radio pendant 15 minutes, et Son avait dit juste avant "Imagine on tombe en panne, ça serait con hein?"...NO FUCKING WAY.
Bref, par chance, on était garés devant une maison, et les proprios sont arrivés au moment où on était en train de décharger le van pour accéder à la batterie (qui se trouve sous le lit, sous les 60 kilos de bagages, histoire de pimenter un peu les choses). Je vais donc demander de l'aide, et le mec super sympa nous fait redémarrer avec les câbles, mais lui non plus ne sait pas d'où vient le problème...
On était à 5km de chez nos hôtes, on en fait la moitié, et dans un virage au milieu de nulle part, rebelotte. Jason s'arrête, il ne nous reste plus qu'une option : appeler nos hôtes pour qu'ils nous viennent en aide ! Ils arrivent donc avec une corde, et nous tractent jusqu'à leur maison, où l'on met Jason dans un coin du jardin pour le week-end. Ian, notre hôte nous dit qu'il pense que la batterie n'est pas correctement rechargée par le moteur...Mais on a plus qu'à attendre mardi. Le soir, on fait un barbecue avec des amis à eux et leur wwoofeuse californienne. La famille de nos hôtes est super sympa, ils ont une petite fille de 6 ans, légèrement hyper-active, elle a un trampoline géant dans le jardin et nous oblige à sauter avec elle pendant des heures ! Mais on ne va pas se plaindre !



Je ne suis pas blasée, je reprends mon souffle...

Samedi matin, c'est parti pour le boulot, au programme : désherbage de toute une parcelle de betteraves en plein soleil, les moustiques viennent se joindre à nous...Puis session trampoline et ramassage de prunes, une fois de plus avec nos amis les moustiques-tigres, bien plus vicieux que les normaux...
Dimanche matin, nous allons au marché de Wellington, comme chaque semaine pour nos hôtes. Que je vous explique : en plus d'avoir une ferme avec deux grands potagers, des poules, des canards, une vache enceinte, des moutons, un cheval, et j'en passe; ils ont aussi un business de boissons à base de produits naturels, que l'on appelle "cordials". En faits, c'est comme du sirop, et il y a plusieurs parfums, tous à base de miel et pas de sucre, sans conservateurs : fraise-citron-miel, gingembre-citron-miel, elderflower-miel (yummy), citron-miel-épices, etc...
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller sur leur page Facebook.
Donc, ils vendent ces bouteilles sur le marché. Son, en tant que débutant dans la langue de Shakespeare, était en charge de la préparation des échantillons afin de faire goûter aux passants. Quant à moi, j'étais soit derrière le stand pour l'encaissement, soit devant avec mon plateau d'échantillons pour alpaguer tout un chacun en leur faisant goûter les mélanges (et c'est là que la vente se fait). Au bout de 10 minutes, j'avais le discours-type, il suffit juste de le ressortir à chaque personne. C'était bien fun !

Par contre, j'avais oublié mon appareil, du coup ça sera photo iPhone, mais je promets d'y penser ce dimanche, pour de plus belles photos !
Lundi, nous avons essentiellement fait de l'étiquetage de bouteilles, et la préparation d'une commande pour leur distributeur. L'étiquetage est un travail de précision, mais je pense qu'on s'en est plutôt bien sortis...Le soir, on était aux fourneaux pour une délicieuse crêpe party, french touch oblige !


Mardi, nous allons amener Jason au garage, après avoir rechargé la batterie toute la nuit histoire de pouvoir faire les 10 km jusqu'à la ville. On va d'abord voir un auto-electrician qui nous dit que le problème c'est l'alternateur, mais qu'il ne peut pas l'enlever et qu'il faut donc aller au garage.
De retour à la maison, Ian nous fait déterrer des aulx et des échalotes, et après une heure de travail, il nous dit que ça ira pour la journée étant donné que la veille on avait été très occupés...On doit travailler entre 4 et 6 heures par jour, donc c'est assez relax ! On décide de quand même se rendre utiles en faisant le ménage dans la cuisine, qui en a bien besoin. On est à la campagne ici, et le ménage dans la maison n'est pas leur première préoccupation. Nous avons donc comme colocataires de nombreuses araignées et autres cousins, et étonnamment, je ne suis pas encore partie en courant ! C'est même moi qui me charge de dégommer ces sales bêtes à 8 pattes...
Mercredi, nous allons avec Ian dans les cuisines où se fait la préparation des cordials (c'est un mot anglais, pas une grosse faute de grammaire de ma part). Il faut faire des bouteilles de strawberry cordial, et de cider vinegar & honey cordial. Après avoir enfilé nos tenues super sexys (une fois de plus, photo iPhone), nous nous salissons les mains pour préparer tout ça, puis pour les mettre en bouteille. Le secret professionnel m'oblige à ne pas vous en dire plus.
Après environ 4 heures de préparation et 150 bouteilles, place à la partie la moins drôle : vaisselle. La plus grosse de toute ma vie.


On apprend dans la journée que le garage ne peut rien faire pour notre alternateur qui est complètement bousillé, et qu'il est impossible d'en trouver un de seconde main dans les casses (il y aurait 3 types d'alternateurs possibles pour ce genre de van, et bien sûr, nous avions le pire de tous). Il va donc falloir en faire venir un nouveau d'Auckland, mais on n'a pas le choix...
Le soir, Jo ramène à la maison un reblochon de Savoie, dégotté dans un magasin de produits Français à Wellington. Avec les pommes de terre, ail et échalote du jardin, du bacon et un peu de crème, petite goutte de vin blanc, on a fait la best tartiflette ever made in New Zealand. On représente le 74, vous pouvez en être sûrs !


Enfin hier, nous avions notre 1er day off, on est donc allés chercher Jason au garage. Le garagiste nous explique que c'était loin d'être simple, qu'ils ont dû commander un alternateur pas du tout prévu pour ce type de véhicule, parce que même neuf c'était impossible de s'en procurer un en NZ, et qu'il a donc fallu faire plein de modifications (câblage, courroie etc...) pour qu'il soit compatible avec Jason. Résultat : 648 $ . Soit la totalité de ce que l'on aura économisé en 13 jours de wwoofing. Et encore, ils ont dû nous faire un prix sur la main d'oeuvre, étant donné que l'alternateur + coût du transport revenait à presque 500 $ ... Mais nous avons évité le pire, car si ça ne fonctionnait pas avec cet alternateur, on aurait été bons pour racheter un nouveau van ! Donc MERCI le garage !
Aujourd'hui, deuxième day off, et étant donné qu'il pleut, ça va se résumer à faire une tarte aux mirabelles et regarder The Wire... Puis demain, nous allons participer à une grande foire "Eat, Drink & Be Crafty" pour vendre des cordials, et dimanche, de nouveau marché !
Prochain article dans une semaine, take care !

jeudi 12 janvier 2012

Wairarapa Region

Nous n'avons pas vraiment beaucoup bougé depuis le dernier article, mais on a quand même vu plein de choses (surtout dans les dernières 48 heures).
Pour commencer, depuis la semaine dernière, nous avons enfin eu une réponse positive pour aller faire du wwoofing dans une famille pas loin de Wellington. Et en plus, ils ont l'air super sympas, donc on a bien hâte ! On va déjà y rester pendant une semaine, et si tout se passe bien, on rallongera notre séjour ! Seul lézard : on y va le 20 janvier. Donc d'ici là, on reste dans le même coin, à savoir la région de Wairarapa, dans la même ville, Masterton, mais on va quand même découvrir un peu les environs !
Après Castlepoint, nous avons voulu aller voir un autre phare emblématique du pays, à l'endroit le plus au Sud de toute l'île du Nord : Cape Palliser. On traverse donc plusieurs petites villes, dont Greytown (on n'a pas pu s'empêcher de s'arrêter une fois de plus à la boulangerie française…), puis on longe la côte Pacifique, avec un arrêt-"randonnée" pour se rendre à l'un des décors naturels du Seigneur des Anneaux : les Putangirua Pinnacles, également connues sous le nom de "Chemin des Morts", la voie sous la Montagne Blanche où l'armée des Morts se trouve (Le Retour du Roi). Donc, après 45 minutes de marche sous un soleil de plomb à traverser des rivières et à marcher sur des pierres qui roulent sous nos pieds (sympa la balade), nous voici au pied de gigantesques pics rocheux formés par l'érosion, pouvant atteindre plus de 50 mètres.

Une petite photo que j'avoue avoir piqué à Wikipédia, mais qui donne une bonne vue d'ensemble (et d'au dessus) des Pinnacles :


Ajoutez à ce paysage surprenant le fait que l'on était les seuls dans les parages, vous obtenez la randonnée-hors-du-commun-par-excellence.



Nous avons ensuite repris la route vers Cape Palliser, et quelle route ! D'un côté la falaise avec des chutes de pierres, de l'autre, une descente directe dans l'océan…Le décor parfait pour une pub de voiture. Mais il y a toujours des maisons, et même un petit village avec plein de vieux bulldozers peints de toutes les couleurs sur la plage…qui servent à descendre et remonter les bateaux de pêche.
Avant d'arriver au phare, sur plusieurs kilomètres, des colonies d'otaries se prélassent sur les rochers…La vie d'otarie, ça doit pas être trop difficile : tu restes des heures allongée sur les rochers à prendre le soleil, et quand t'as trop chaud, hop ! tu fais un petit plongeon dans l'océan pour aller jouer avec tes copines otaries. Par contre, tu pues. Et tu te déplaces un peu difficilement, vu que t'as des mi-pattes-mi-nageoires. Et tu fais des bruits de Chewbacca contrarié. En tout cas, elles ont bien voulu se faire prendre en photo sans broncher.


Patapoufpouf chilling on a rock
Sauras-tu retrouver les 5 otaries cachées dans cette image ?


On a ensuite gravi les 250 marches menant au phare (ben oui, fallait bien qu'il soit tout en haut d'un rocher) d'où on a eu une superbe vue sur le paysage (océan - grands reliefs), mais il était encore trop tôt pour profiter du coucher de soleil.




We did it !


Après un repas qui s'est vite transformé en une lutte acharnée contre les sandflies, qui, à l'opposé des moustiques, me préfèrent largement à Son (j'en suis à 15 piqûres sur les deux pieds, et ça met plusieurs semaines à cicatriser), nous avons attendu bien sagement dans Jason, toutes fenêtres fermées, que le soleil veuille bien descendre. Et ça en valait la peine… Admirez plutôt :




Nous avons ensuite campé dans le fameux village aux bulldozers, où de grandes étendues d'herbes face à l'océan sont prévus pour les campeurs de passage (sans les sandflies, ça aurait été parfait), puis ce matin, sur le chemin du retour, il me semble apercevoir à l'horizon des bouts de montagne de l'île du Sud (ce qui est possible, si l'on a de la chance).



La route du retour

On s'arrête donc sur le bord de la route pour en avoir le coeur net (bord par ailleurs à moitié écroulé), et là, on voit une vingtaine de dauphins bleus et blancs se diriger vers nous depuis le large, pour venir faire des longueurs à seulement une dizaine de mètres du rivage ! Pas farouches les cocos ! On aurait même dit qu'ils savaient qu'on les observait, au vu du nombre d'aller-retours qu'ils faisaient devant nous… Et là, clou du spectacle : une énorme masse faisant un splash géant au loin : une baleine ! Bon, par contre, elle s'est un peu faite désirer, en ne faisant que quelques apparitions furtives, donc pas de photo à l'appui… Mais on était comme deux ronds de flan : on s'arrête pour regarder l'horizon, et on a droit à un spectacle de toute la faune maritime…


Nous voilà à présent de retour à Masterton, où les douches à 2 $ durent 10 minutes, et où l'on peut camper sur un parking au bord d'un lac avec nos amis les canards, et surtout, PAS de sandflies (je touche du bois)…Que demander de plus ?
Pour finir, une maison pas comme les autres sur le bord de la route :


samedi 7 janvier 2012

En route pour le Sud !

Après ces 3 jours de folie, retour à la vie normale...On est restés deux jours de plus à Gisborne, pendant lesquels on a quand même eu le temps de rencontrer un autre Français, mais Breton cette fois, puis on est redescendus vers Napier, où l'on avait déjà passé une nuit avant le festival. Comme je l'avais expliqué (petit résumé pour les têtes en l'air), Napier et sa voisine Hastings ont été en grande partie détruites lors d'un terrible tremblement de terre le 3 février 1931, faisant plus de 200 morts (tant de précision me direz-vous). Mais cela a permis de tout reconstruire en plus solide et surtout en plus beau, selon le style Art Déco. Ah oui et aussi, il y 4 000 hectares de Napier qui étaient sous l'océan avant, et qui ont fait surface avec le tremblement de terre. Donc, on peut dire que la ville n'a pas tout perdu au change ! Les commerçants jouent beaucoup la carte rétro, il est possible de visiter la ville à bord de vieilles voitures d'époque, et certains portent même des vêtements à la mode des années 30 pour le plus grand plaisir des touristes. Pour notre part, on a particulièrement apprécié la douche à 1 $ les 5 minutes (prix imbattable vous en conviendrez). Mais bien sûr, on a aussi flâné dans les rues en prenant en photo à peu près un bâtiment sur deux.






Eh salut !


Le passage à Hastings a été plutôt éclair, à la place, nous sommes allés visiter le Arataki Honey Visitor Centre. Le miel Arataki est vendu dans tout le pays, et cette visite nous a appris plein de choses sur nos amies les abeilles, mais surtout, on a pu goûter toutes sortes de miel (gratuitement en plus). Grosse préférence pour le miel de pohutukawas, vous savez, les fameux arbres à grosses fleurs rouges.
On a ensuite repris la route vers le sud, pour se rapprocher tout doucement de Wellington. On a traversé plein de villes différentes, dont une répondant au doux nom de Dannevirke, où des Vikings nous souhaitent la bienvenue sur le panneau d'entrée, et pour cause : la ville a été fondée par des Dannois, Norvégiens et Suédois. Soit.
Puis nous sommes allés à Castlepoint, une petite bourgade au bord du Pacifique avec des dizaines de maisons de gros chanceux chez qui on aurait volontiers fait le ménage ou à manger contre l'hébergement gratuit. C'est l'un des fronts de mer les plus spectaculaires de la région, avec d'immenses falaises de rochers dans lesquels on trouve plus de 70 espèces de coquillages fossilisés (on ne les a pas toutes cherchées). Depuis le phare, on a une vue splendide sur les collines à gauche et l'océan à perte de vue devant nous. Et bien sûr, il y a une immense plage, avec plein de flemmards qui se garent directement dessus (mais en fait, après avoir marché sur le sable brûlant, on s'est rendus compte qu'il n'étaient peut-être pas si flemmards, juste malins). La côte est réputée pour l'observation de dauphins et baleines en tout genre, mais ils ont dû se donner le mot que vu qu'on y était ce jour-là, c'était plus drôle de rester planqués bien au fond de l'océan.
Ah, et vous allez sûrement me prendre pour une grosse râleuse/frileuse, mais l'eau n'est toujours pas à bonne température pour la baignade. Pour notre défense, on a quand même passé le cap des genoux.

Bon, et c'est cadeau, j'accepte d'illuminer vos tristes journées d'hiver, je sais que le mois de janvier dans l'hémisphère Nord peut être déprimant : la photo qu'un mec a pris de nous sans qu'on lui demande quoi que ce soit, il a pratiquement arraché l'appareil des mains de Son. Je sais que j'ai l'air totalement ridicule avec ma casquette de japonaise, mais au moins, je suis super bien protégée du crâne et de la face (la preuve, on ne voit même pas mon visage sur la photo). Better safe than sorry, comme on dit. Dans mon cas, je dirai même "Better moche than sorry".

Pour finir, nous sommes arrivés hier à Greytown, une toute petite ville tout à fait charmante et fort bien rénovée (vous remarquerez le petit côté "Far West", surtout avec la pharmacie), qui comporte dans sa rue principale une trentaine de boutiques réparties comme suit : un quart de boutiques de décoration et gadgets branchés mais beaucoup trop chers, un quart de magasins de fringues, et la dernière moitié composée de cafés regorgeant de produits plus alléchants les uns que les autres et surtout, une BOULANGERIE-PATISSERIE FRANÇAISE ! Tenue par un Normand. Donc, ce matin, on a fait la folie de s'acheter des pains au chocolat (à 3 euros pièce) et une "boule". Bon, ça doit être le fait que les produits ne sont pas les mêmes...c'est pas pareil qu'en France...mais ça fait toujours plaisir ! Tout ça pour dire qu'il ne faudra pas qu'on reste trop longtemps ici, sinon on risque de repartir obèses.








Sinon, on est dans l'attente d'une réponse pour du wwoofing à côté de Wellington, ça va peut-être bien se concrétiser...On espère pouvoir enfin bénéficier d'une première expérience, alors restez connectés pour tout savoir !

mardi 3 janvier 2012

Rhythm & Vines et bonne année bien sûr !

Happy New Year everyone !

On souhaite à nos amis et nos familles plein de joie, d'amour, de bonne santé, de découvertes, d'expériences folles et de petits bonheurs en tout genre ! Qui viendra nous voir en NZ en 2012 ?!
En tout cas, si on nous avait dit il y a un an qu'on allait passer notre 1er janvier 2012 au bord de l'océan Pacifique, on aurait eu du mal à y croire…Comme quoi, comme dirait un personnage bien connu du cinéma américain, "La vie c'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber". Et c'est bien vrai. Alors, gardez le sourire, parce qu'il y a plein de bons chocolats à venir !

Après deux semaines à Taupo, Alex, Son & moi-même en sommes venus à la conclusion que l'on en avait fait à peu près le tour, et comme il commençait à faire de nouveau pas beau, on a mis le cap sur la côte Pacifique, dans une petite ville du nom de Napier. On va y retourner aujourd'hui avec Son, donc je mettrais des photos dans le prochain article. Mais pour vous donner un avant-goût, Napier est une ville Art Déco connue dans le monde (justement pour ça), qui a été entièrement reconstruite dans ce style à la suite d'un terrible tremblement de terre au début des années 30. Donc ça fait vraiment décor de film, surtout si l'on y est après 17 heures quand les rues sont vides… Un petit saut dans le temps pas désagréable !
Après une nuit à côté de la plage, nous nous sommes séparés d'Alex (on le reverra sûrement d'ici quelques semaines, surtout qu'on a toujours le double des clés de son van…) pour remonter le long de la côte en direction de Gisborne, la ville la plus à l'est du pays, afin de célébrer la fin de 2011 et les premières heures de 2012 au plus grand festival du pays (élu ainsi officiellement, je n'invente rien) : Rhythm & Vines. Pour tous ceux qui ne savent pas encore la chance qu'on a eu : http://rhythmandvines.co.nz/

3 jours de fête (non-stop jusqu'au petit matin le soir du 31), 5 scènes au milieu des vignes (au sens propre, on pouvait se balader entre les vignes), 30 000 personnes venues de toute la NZ et même du monde entier, la preuve avec nous, une programmation d'enfer… Que du bonheur !
En arrivant à Gisborne la veille du festival, on passe devant le point info, et on voit avec horreur une file d'environ 100 mètres de jeunes en train d'attendre pour obtenir leur bracelet pour l'évènement. On était pas au courant. Le lendemain, on se pointe donc à 7h30 du matin avec nos tickets, pour avoir nos pass pour les 3 jours. Une organisation au top : tu ne risque pas de faire le boulet en oubliant ta place un soir, puisque toutes les infos sont contenues dans une petite carte sur le bracelet. Et tu ne te trimballes pas non plus avec plein de cash pendant le festival, tu recharges cette petite carte avec la somme que tu veux, et tu règles tout tes achats avec. SWEET AS !
Nous allons ensuite au camping auquel on avait réservé depuis un mois, et heureusement, car pendant 3 jours, la population de la ville fait plus que doubler, et tout est archi-complet. Le camping (ou plutôt devrais-je dire la ville entière) est rempli de jeunes Néo-Zélandais. Une description de la jeunesse Néo-Zélandaise s'imposte à ce stade de l'histoire. Surtout que je n'ai pas fait la folle en amenant mon appareil photo tout neuf au festival, donc je vais essayer de raconter tout ça le plus fidèlement possible (les photos du festival ont été piquées sur leur facebook). Déjà, il faut savoir que pour aller au festival, il faut avoir 18 ans, car on y sert de l'alcool. La plupart des gens du public devaient tout juste les avoir, et les plus vieux n'atteignaient pas les 30 ans (à part quelques quarantenaires qui avaient du voir de la lumière et qui avaient atterris là par hasard). Le body-building et le gavage de produits hyper-protéinés étant une religion ici, tous les mecs font 100 kilos de muscles, taillés en V, et ils en sont tellement fiers qu'ils portent TOUS (et je dis bien TOUS) des marcels. Oui, des débardeurs histoire de montrer leurs pectoraux. Le T-shirt, c'est totalement has-been. Et qu'est ce qu'on met pour aller avec un marcel ? Un mini-short bien sûr ! Rappelez-vous, on parle bien d'hommes. Rajoutez à cela des tatouages maoris allant de l'épaule jusqu'au coude sur chaque bras + la poitrine (Maori ou Blanc, tatouages quand même), et terminez par l'authentique mule (pour ceux qui n'ont aucune référence, la mule est une coiffure qui consiste à avoir les cheveux courts, en brosse sur le dessus, voire rasés sur le côté pour la version hard-core, et de longues mèches qui pendent dans le cou), et vous avez le parfait mâle Néo-Zélandais entre 18 et 25 ans. Bon, la mule, c'est pour les puristes, mais malheureusement, il y en a beaucoup trop. Ça fait rêver hein ?

Maintenant, passons au plus intéressant : les filles. En faisant une étude sociologique de tout ce beau monde avec Son, on s'est fait la réflexion qu'on avait plus l'impression d'aller chaque soir à un concert de Justin Bieber qu'à un festival électro-dubstep. Mais on s'est dit aussi que la moitié du public devait venir surtout pour se retrouver entre potes et se bourrer la gueule pendant 3 jours plus que pour la musique. Les filles, donc. Toutes très jeunes comme je l'ai expliqué juste avant, ayant enfin la permission de venir au festival, et un évènement de ce genre avec 30 000 personnes = au moins 15 000 mecs = on sort le grand jeu. Chaque jour au camping, à partir de 15 heures, les douches étaient prises d'assaut, et chacune passait en moyenne 2 heures à se faire le brushing parfait, appliquer les 5 centimètres d'épaisseur de maquillage réglementaires, les faux-cils, la demi-bouteille de parfum, et la tenue idéale. Alors, là aussi, une description de la tenue. Comme pour les garçons, l'accoutrement est similaire chez quasiment toutes les filles : tu prends un vieux jean de quand tu avais 15 ans (donc il n'y a pas si longtemps pour ces demoiselles), tu le coupes au ras des poches, histoire de montrer le maximum de tes jambes maigrichonnes (car oui, la Nouvelle-Zélande a beau être le 3ème pays où il y a le + d'obésité au monde, on s'en était bien rendu compte pendant 2 mois, mais là, on a vu assez de maigres pour les 10 mois à venir). En haut, tu enfiles un débardeur sans forme mais qui montre quand même le peu que tu en as (de formes), dans le style "napperon de grand-mère brodé main", et tu laisses bien voir ton soutif en dessous. Ça marche aussi si tu mets une mini-jupe à fleurs et un grand T-shirt à rayures. On s'en fout, du moment que tu laisses voir le plus de peau possible. Alors, chaque jour, j'avais envie de rappeler à toutes ces filles ultra-pomponnées qu'elles allaient à un CONCERT, qu'il allait faire NUIT, qu'elles allaient ne plus ressembler à rien avant minuit parce qu'elles commençaient à boire à 17 heures sans rien manger, et surtout qu'elles seraient couvertes de BOUE. Car oui, un festival n'en est pas vraiment un s'il ne pleut pas pendant 3 jours…

Grandmaster Flash

En discutant avec mon voisin de navette en revenant du festival le 2ème soir, il me disait, pour excuser tous les bourrés qui beuglaient n'importe quoi, que je voyais le "mauvais côté de la culture Néo-Zélandaise, qui doit vraiment être différente de la culture Française, d'ailleurs". Je lui ai répondu que c'est sûr, à un tel festival en France, on ne verrait pas du tout le même genre de population, mais qu'en fait, ça me rappelait vraiment la culture Galloise. "Ah oui, dans le fait de trop boire ?" Bien vu l'aveugle, mais aussi dans la jeunesse en général. Ça se voit que leurs ancêtres sont Brittaniques, car ils ont beau vivre à 20 000 km d'écart, les jeunes Brittish et les jeunes NZ (et surtout les filles) sont pareils. Par contre, ici, tous les jeunes, filles ou garçons, raffolent de la Smirnoff Ice. Faudra qu'on m'explique comment tu peux finir raide bourrée au poste de secours en buvant de la limonade toute la soirée. Ah oui, aussi, comme dans tous les concerts, il y a toujours plein de gros relous qui te poussent et te font chier, mais l'avantage, c'est qu'on peut les insulter en leur gueulant dans l'oreille des trucs genre "Eh gros con ! tu m'as marché sur le pied ! ouais c'est ça dégage tes 100 kilos de muscles de là !" (version polie). Ça fait un bien fou.

Toboggan géant le long d'une colline, sponsorisé par une marque de sorbets (qu'on nous distribuait gratos), d'où les ballons à la réception.

Bref, si l'on en revient au festival, j'étais franchement impressionnée par une telle organisation, ça doit prendre au moins 500 personnes pour que tout soit en place et se déroule aussi bien, le lieu est idéal, et je ne m'attarderai pas sur le gros son dubstep qu'on s'est pris dans la tête étant donné que la plupart d'entre vous ne comprendrons pas (big up la famille), mais je dirai qu'on s'en est mis plein les oreilles…Le dernier soir, on voulait rester jusqu'au petit matin, aller voir le lever de soleil sur la plage devant le camping, mais on a eu droit à des énormes averses de pluie, et les dizaines d'hectares de R&V (pour les intimes) se sont transformés en un immense terrain de boue totalement casse-gueule. Pendant qu'on faisait tout notre possible pour se déplacer d'un point A à un point B sans finir le cul par terre, tels Bambi sur la glace, tout le monde autour de nous était à moitié à poil, pieds nus (toujours), en train de faire des glissades et de se rétamer correctement, en se relevant avec le sourire et de la boue jusque dans les cheveux. C'est une autre culture. Tout ça pour dire que notre plan lever de soleil étant tombé à l'eau (super le jeu de mot), on a fait les petits joueurs et on est rentrés à 3 heures du matin. Mais on a eu droit à un super feu d'artifice (entre deux averses), et surtout, j'ai commencé l'année avec le concert de ceux que je veux voir en concert depuis 4 ans. Re-SWEET AS !

Avant-hier (1er janvier), il a enfin fait beau, tout le monde décuvait à la plage, et le soir, un amas de gens étaient assis au bord de la rivière, chacun avec des dizaines de glow-sticks atour des poignets et du cou. On va donc s'asseoir, sans savoir ce que l'on attend, alors je demande et on m'explique qu'il va y avoir un "super feu d'artifice, parce que oui, à Gisborne le feu d'artifice c'est le 1er janvier et pas le 31 décembre". Donc on attend, et au bout de 20 minutes, on a droit à l'équivalent d'un demi-14 juillet à Annecy…Si tous ces gens venaient à la fête du lac, ils sauraient ce qu'est un "super feu d'artifice". Mais bon, on ne va pas faire les snobs…

Comme je le disais au début, aujourd'hui on redescend le long de la côte, en repassant par Napier, dans la Hawke's Bay, réputée pour ses vins (qui apparemment ne sont pas vraiment bons d'ailleurs), et on se dirigera tout doucement vers Wellington, où l'on espère pouvoir enfin faire du wwoofing ! A suivre...